Historique des équipes SOS Enfants en Fédération Wallonie-Bruxelles
Dans les années 80, confrontée à un certain nombre de situations de maltraitance sur enfants, la Belgique réfléchit à la meilleure façon de venir en aide aux enfants victimes et à leurs parents ainsi qu’aux moyens de prévenir les passages à l’acte.
Les premières réflexions débutent en 1979 et c’est l’ONE (Office de la naissance et de l’enfant) qui s’interroge : pourquoi tant d’enfants victimes sans que personne ne réagisse, et pourquoi ces enfants ne bénéficient-ils pas d’une protection ? En effet, des faits divers de maltraitance sur des tout- petits défraient la chronique et déclenchent des interrogations sur les pratiques.
Une recherche action débute pour essayer de comprendre ce qui se passe dans ces situations. Les équipes universitaires de Bruxelles (UCL et ULB), d’Anvers et de Liège entreprennent ensemble, sous l’impulsion de l’ONE, cette recherche-action centrée sur la problématique de la maltraitance, comportant trois volets principaux: les conséquences physiques des maltraitances, la prévention périnatale et les aides thérapeutiques aux enfants et à leur famille.
A l’issue de la recherche action, au bout de quatre ans, les résultats sont clairs: dans les situations de maltraitance tout l’entourage est peu ou prou au courant, mais personne n’a suffisamment d’éléments pour intervenir. La question est alors de réussir autrement la prise en charge, cette idée étant partagée par les politiques et les professionnels. Comment alors rassembler les préoccupations de tous et leur apporter une réponse ?
Dès 1983, des actions locales se créent et en 1985, un décret fondé sur les conclusions de la recherche action institue officiellement les équipes SOS Enfants, précisant les missions qui leur sont confiées. Avec ces équipes, le législateur belge a voulu offrir aux victimes et auteurs de maltraitance, ainsi qu’à leur entourage, un lieu de paroles et d’accompagnement en dehors du cadre judiciaire. Il a aussi voulu que soit porté un regard pluridisciplinaire sur la maltraitance pour comprendre et traiter chaque cas dans toutes ses dimensions : psychologiques, médicales, sociales et juridiques. L’idée étant que sans la réflexion et le travail non seulement conjoints mais également constants de ces quatre disciplines, on ne peut appréhender la maltraitance dans ses différentes causes et donc la traiter efficacement.
Dix équipes, une pour chaque arrondissement judiciaire, sont alors constituées en Communauté française (devenue aujourd’hui Fédération Wallonie-Bruxelles) et sont enrichies de collaborations, d’une formation spécifique et d’une réflexion permanente. Ainsi, depuis le début des années 80, se sont bâties une philosophie et une expérience de travail au service des familles.
Mais en 1998, avec la découverte de l’affaire Dutroux, cette philosophie est remise en question. Sous le coup de l’émotion, le pays sidéré par une telle violence à l’égard d’enfants revient au classique dépistage, adoptant un nouveau décret. Mais dans les faits, celui-ci s’avèrera inapplicable sur le plan législatif.
En 2004, après un travail de proximité de la ministre avec les équipes SOS Enfants, un nouveau décret respectueux du fonctionnement des équipes est adopté, permettant le fonctionnement actuel du système. Aujourd’hui, et depuis 2004 au nombre de 14, ces équipes ont fait preuve d’efficacité et ont permis de gagner la confiance tant des professionnels que des familles.
Ayant une place au sein de l’ensemble des services les équipes SOS Enfants sont un maillon essentiel dans le réseau psychosocial et répondent à un besoin vital. Le législateur communautaire a ainsi offert aux victimes et aux auteurs de maltraitance un lieu de paroles et de soins en dehors du cadre judiciaire.
Historique de l’équipe SOS ENFANTS VERVIERS
- 1991 – 1994 : Un colloque est organisé à Welkenraedt en 1991 sur les situations de maltraitance envers les enfants. Deux groupes de réflexions se réunissent ensuite pendant deux ans. En 1992, l’asbl A.E.D.A.V. est créée (Action Enfance en Danger de l’Arrondissement de Verviers). En Mars 1994, l’A.E.D.A.V. établit son bureau dans les locaux du C.H.P.L.T. de Verviers, l’équipe est alors composée d’une psychologue à mi-temps.
- 1994 – 2001 : Une équipe pluridisciplinaire se constitue petit à petit : psychologues, assistante sociale, secrétaire. Cette équipe est accueillie par la Fédération des équipes SOS Enfants et participe aux réunions de travail.
- 2002 : Un pédiatre et une juriste viennent compléter l’équipe et permettent de mettre en place une pluridisciplinarité. L’équipe est subsidiée par le Ministre de l’Aide à la Jeunesse de la Communauté française.
- L’asbl déménage dans une maison indépendante en face du C.H.P.L.T. (CHR Verviers), avenue Hanlet.
- 2004 : l’AEDAV est la première équipe à engager un éducateur dans le but d’élargir la pluridisciplinarité de la prise en charge (grâce à l’apport de points APE).
- Un nouveau décret daté du 12 mai 2004 remplace le précédent.
- 2005 : Nous recevons notre agrément en tant qu’équipe SOS Enfants, de Madame la Ministre de l’Enfance, de l’Aide à la jeunesse et de la Santé.
- 2007 : L’équipe déménage dans des bureaux au centre de Verviers.
Une pédopsychiatre rejoint l’équipe.
- 2009 : Nous recevons des subsides complémentaires de l’Aide à la Jeunesse pour atteindre 5.2 ETP et améliorer le diagnostic.
- 2014 : L’équipe renforce son pôle « psy » grâce à l’apport de 3 points APE qui permettent l’engagement d’une psychologue à mi-temps.
- 2016 : L’équipe s’étoffe par la venue d’une psychomotricienne grâce aux subsides ‘VIVA for LIFE’.
- 2017 : Les locaux sont incendiés, l’équipe réintégrera ses bureaux rénovés en avril 2019.
- 2019 : L’asbl change de nom et s’appelle désormais « Equipe SOS Enfants VERVIERS ».
- 2020 : Grâce aux subsides ‘VIVA for LIFE’, l’équipe SOS lance ‘Le BERCEAU’, service de soutien à la parentalité.